Les transports, c’est bien beau…

Date : 1 novembre 2022
| Chroniqueur.es : Denis Pellerin
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…mais il faudrait arrêter de charrier le monde.

On sort d’une campagne électorale échevelée où les transports ont pris beaucoup (trop) de place. Les différent(e)s candidat(e)s ont promis tantôt un aéroport international avec des avions électriques, un train Montréal/Sherbrooke/Mégantic voire Boston voire les Maritimes qui combattrait les gaz à effet de serre avec de vieilles locomotives diesel usagées à rabais sur des rails tordus ou un nouveau tramway fantasmagorique.

On peut se demander ce que viennent faire un aéroport et un train, tous deux de juridiction fédérale, dans une élection provinciale. Et un tramway à 4 milliards de $ (pardon? Il n’y a pas un zéro de trop?) alors qu’on prévoit des autobus entièrement électriques à compter de l’an prochain. À 2 millions de $ par autobus électrique, ce sont 2,000 autobus qu’on pourrait acheter avec le même montant. La STS compte actuellement 104 autobus de 40 pieds dont 50 sont hybrides. Et les autobus n’ont pas besoin de rails, de fils d’alimentation aériens et autres infrastructures complexes et dispendieuses qui rendent le tramway plus difficile à implanter et moins flexible d’utilisation.

M. Donald O’Hara de l’Alliance du corridor ferroviaire Estrie-Montérégie a bien résumé la situation du transport de passagers devant le Conseil municipal le 11 octobre dernier : « Le transport de passagers au Québec : ce n’est pas rentable. Ce n’est pas rentable à Montréal. Ce n’est pas rentable à Sherbrooke. Ce n’est pas rentable. C’est utile, mais ce n’est pas rentable. »

Les candidat(e)s

Des partis ont semblé parachuter des candidat(e)s dans plusieurs circonscriptions dans le seul but d’être présents dans les 125 circonscriptions. La quantité plutôt que la qualité : on l’a vu.

À la lumière des résultats, on peut conclure que les électeurs sont peu enclins à voter pour un(e) candidat(e) qui n’habite pas la circonscription dans laquelle il\elle se présente.

Il ne suffit pas de dire « J’aime Sherbrooke », « Je ne demeure pas loin. », « Je connais la ville depuis X années », etc. … Accepter d’être parachuté(e), c’est aussi accepter d’en porter l’étiquette. On ne devrait pas mentir sur cet état de fait ni tenter d’en minimiser l’importance.

Accepter de se présenter, c’est aussi accepter la possibilité de ne pas gagner. La seule façon de perdre, c’est de ne pas accepter un tel verdict quand il se présente.

Intervention impromptue de la Chambre de commerce dans la campagne

La Chambre de commerce de Sherbrooke, par son nouveau président, s’est immiscée à quelques reprises dans la campagne en critiquant de façon virulente la députée sortante de Sherbrooke. Il lui reprochait de n’avoir « jamais sollicité de rencontre avec les intervenants de la Chambre ».

La veille de l’élection, je lui faisais remarquer sur la page Facebook de la Chambre que si la Chambre était « un regroupement indépendant et volontaire » qui prétend « représenter 1200 membres », il ne devrait pas intervenir dans la campagne sans consulter ces derniers.

Sa réponse est apparue 34 heures plus tard, une quinzaine de minutes APRÈS la confirmation de la réélection de la députée le soir de l’élection : « Vous avez raison, la chambre ne doit pas avoir d’allégeance et est intervenue. Mais seulement afin de faire valoir les intérêts de ses membres. »… sans les consulter.

Je lui ai répondu que « le but de la Chambre devrait être de rassembler et de promouvoir, non de diviser et de servir d’éteignoir » et que pour cela, il devrait démissionner.

Pour toute réponse, il a effacé l’ensemble de la conversation. Comme un gamin immature et hypocrite pris sur le fait d’un mauvais coup.

L’image déjà terne de la Chambre en prend un coup.

Les sondages

Il y a longtemps que je ne me fie plus aux sondages. Ceux-ci n’ont plus l’objectif de nous informer, mais plutôt de nous influencer. Certains partis l’ont compris : ils commandent des sondages volontairement non scientifiques (qui les favorisent) et ceux-ci sont repris et répétés par les médias traditionnels sans aucun sens critique. Des sites comme Québec-125 traitent ceux-ci avec la même pondération que les vrais sondages de vraies maisons de sondage.

Par exemple, il a suffi d’un seul sondage non scientifique pour que la « popularité » d’une candidate passe de 45% à près de 90%. Comme si son adversaire avait commis un crime avec violence.

Le résultat final est venu confirmer cette dérive tant partisane que médiatique.

Conclusion

Ce n’est pas avec ce genre de campagne que le taux de participation va s’améliorer.

Pour ça, il faudrait arrêter de charrier le monde. P.S. Je ne suis membre d’aucune formation politique à aucun niveau

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