LOVAGANZA, LA GRANDE ILLUSION

Date : 13 septembre 2022
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Une critique sans (trop) divulgâcher.

Vertigineux!

Je m’étais dit un jour que le cinéma évoque l’art qui n’oublie pas ou qui fait en sorte qu’on n’oublie pas.  De cet art qui met tout en œuvre pour se rappeler qu’un jour il y a une injustice qui a frappé des êtres humains comme vous et moi. De cet art qui fait que l’on peut parfois tomber des nues. Le cinéma a cette justesse, à bon escient, de vous manipuler en vous embarquant dans une histoire, mais qu’en est-il lorsqu’on se sert du cinéma pour manipuler des centaines d’investisseurs? En 2020, je découvrais le film Temps et marées de Sébastien Rist et Aude Leroux-Lévesque, ils m’avaient embarqué en Basse-Côte-Nord dans  ces villes oubliées et délaissées. Le délaissement apparaît cette fois-ci dans Lovaganza, la grande illusion, un documentaire qui nous plongent dans le regard de gens qui ont cru participer à un projet cinématographique de grande envergure. Ce vertige qui ne deviendra plus une illusion, car les visages se délitent lorsqu’on plonge dans le documentaire. 

Dans Temps et marées, il y avait cette idée que le gouvernement avait délaissé certaines villes au nord du Québec, dans ce nouveau récit ce sont les gens qui sont abandonnés par les instances qui protègent (semble-t-il) les investisseurs. La chute n’est plus une illusion.

« Par où commence-t-on ? »

C’est une phrase qui résume ce projet tellement surréaliste, celui d’un scénario qui nous dirait simplement que l’on ne voit cela qu’au cinéma. J’aimerais souligner le travail impressionnant de la réalisatrice et du réalisateur sur plusieurs années, un film bien ficelé qui va vous amener du Québec à Los Angeles à la recherche d’une vérité sur un projet cinématographique que l’on promettait pharaonique. Pharaonique est un terme que j’utiliserai également pour ce documentaire aux multiples archives, aux témoignages judicieux, qui nous amène autant à l’intérieur de ce projet chimérique, qu’à l’extérieur avec les affirmations des investisseurs ou des journalistes qui ont eu écho de cette affaire. Un documentaire qui soulève beaucoup de questionnements et qui l’appuie par des réponses. Mon seul regret est sans doute de voir que Lovaganza, la grande illusion ne bénéficiera pas d’une sortie au cinéma, car elle souligne l’envers du 7e art.  

Retrouvez sans plus tarder le documentaire d’Aude Leroux-Lévèque et Sébastien Rist sur la Plateforme Vrai.

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