Luttes aux changements climatiques et carboneutralité

Date : 22 septembre 2022
| Chroniqueur.es : Alexandre Rainville
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La crise climatique est un des enjeux phares de la campagne électorale. La quasi-totalité des partis ont des cibles de réduction de l’émission des gaz à effet de serre (GES). La cible la plus ambitieuse de réduction des GES est celle du Parti Vert du Québec. 

D’ici 2035, le parti souhaite que le Québec soit carboneutre, une réduction de 100 % des émissions. Pour comparaison, Québec Solidaire et le Parti Libéral du Québec se prononcent aussi sur la carboneutralité avant 2050 pour QS et pour 2050 pour le PLQ. Leurs cibles pour 2030 sont respectivement de 55 % des émissions de 1990 et 45 % des émissions de 1990. La Coalition Avenir Québec et le Parti Québécois ne se prononcent pas sur la carboneutralité, mais présentent aussi des cibles pour 2030. Le PQ vise 43 % de réductions des émissions de GES par rapport à 1990 (45 % des émissions de 2010 sur leur plateforme) et la CAQ propose 37,5 % de réduction des émissions par rapport à 1990. Seul le Parti Conservateur du Québec ne présente aucune cible.

Voici un tour d’horizon des politiques environnementales des différents partis.

Le Parti vert du Québec mise sur le reboisement, la captation des émissions de méthane ainsi que sur l’interdiction d’enfouissement de déchets organiques. Prévoyant dépenser 500 milliards de dollars dans un premier mandat afin de donner un coup de barre environnemental, le PVQ voit dans l’environnement l’endroit où faire des investissements massifs. Rappelons que les revenus prévus au budget 2022-2023 sont de 138,5 milliards de dollars. Il s’agirait donc d’investissements colossaux. Le développement des technologies d’énergies solaires, géothermiques et éoliennes pour les domiciles serait subventionné. En misant sur l’efficacité énergétique pour les immeubles neufs et déjà construits, le PVQ compte augmenter les surplus d’électricité que dégage Hydro-Québec, surplus qui pourront alors être vendus en Ontario et aux États-Unis.

Afin d’atteindre ses cibles de réduction des émissions de GES, Québec Solidaire mise sur la transformation du réseau de transport avec des projets de transport en commun et actifs majeurs. Son objectif est de réduire la dépendance à l’auto solo sans laisser de côté les régions ni les milieux ruraux. Le parti entend aussi accélérer l’interdiction de la vente de véhicule à essence neufs de 5 ans au même titre que le PQ. Les nouvelles infrastructures pétrolières seraient interdites sous un gouvernement Solidaire tout comme chez un gouvernement Vert et Libéral. QS forcerait le désinvestissement des hydrocarbures par la Caisse de dépôt et placement du Québec tout comme le propose le PLQ sur un horizon de 5 ans.

Le Parti Libéral du Québec entend favoriser l’innovation et l’avancée technologique du côté des énergies renouvelables, particulièrement concernant les technologies de la filière de l’hydrogène vert. En associant l’économie aux enjeux écologiques et en misant sur le développement technologique, le PLQ prévoit faire du Projet Éco, alliant économie et écologie, la pierre angulaire de son projet politique pour les prochaines années. Tout comme le PQ, le PLQ souhaite rétablir la subvention à l’achat de véhicules électriques neufs.

Le Parti Québécois mise sur une reconfiguration de nos besoins en transport en pensant des milieux de vie complets situés à proximité des lieux de travail. Une « PasseClimat, un titre de transport annuel donnant accès à tous les réseaux de transport en commun du Québec […] pour 365 $ » fait aussi parti du projet selon le plan de réduction des GES du parti. Le parti table beaucoup sur la réduction des GES dans le secteur du transport pour atteindre sa cible tout comme dans la captation des émissions des sites d’enfouissement et dans la réduction des émissions liées à la combustion dans l’industrie.

Le projet de transition énergétique de la CAQ – qui a la cible de réduction des GES la plus faible excluant le PCQ qui n’a pas de cible – compte miser sur la poursuite des développements technologiques et de l’innovation en matière d’énergie renouvelable. Les candidates et candidats de l’Estrie espèrent faire de la région un des pôles importants de cette innovation entre autres grâce à l’Université de Sherbrooke et à la centaine d’entreprises de la région œuvrant dans ce secteur nous disait la candidate Caroline St-Hilaire le 8 septembre dernier en conférence de presse sur le terrain de l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique de l’UdS.

Dans le but d’être prêt lorsque les conséquences des dérèglements climatiques surviendront, comme c’est pourtant déjà le cas, le PCQ entend favoriser l’extractivisme des ressources naturelles, investir massivement dans les infrastructures routières favorisant l’auto solo pour créer une richesse qui pourrait potentiellement être utilisées pour adresser certains enjeux climatiques.

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