Manifeste pour une fin de vie dans le respect de la nature humaine

Date : 19 décembre 2017
| Chroniqueur.es : Sylvie Berthaud
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Conscients d’une banalisation de pratiques portant atteinte à la dignité humaine, nous réclamons un changement majeur des façons de faire tant dans l’accompagnement de fin de vie d’un être humain que dans le traitement post-mortem de son corps, par:

  • des soins palliatifs de qualité offerts et accessibles à toute personne en fin de vie et non pas à une minorité, comme le déplore la Société canadienne du cancer (janvier 2016);
  • des ressources humaines et financières allouées pour des soins axés sur la qualité de vie des patients et de leurs familles, adaptées à leurs valeurs, offerts prioritairement dans des maisons de soins palliatifs ou à domicile. En plus de répondre aux souhaits d’une majorité de la population, cet accompagnement de fin de vie est reconnu beaucoup moins dispendieux que lorsque prodigué en milieu hospitalier;
  • un réel soutien financier pour les proches aidants, qui reconnaisse la valeur de ce devoir humain d’accompagnement vers la mort, majoritairement souhaitée à domicile alors que le Québec est la province où c’est le moins fréquent (autour de 10% seulement);
  • des ressources nécessaires pour mieux vivre le deuil;
  • l’obligation pour un hôpital de prévenir la famille ou les proches avant de faire procéder à l’évacuation du corps du défunt;
  • le rappel de la loi stipulant que «Un cadavre humain qui est gardé plus de 24h après le décès, doit être conservé à une température inférieure à 5oC ou être embaumé» et la sanction des entreprises funéraires voulant faire croire que l’embaumement est obligatoire. De plus, pour plusieurs sensibilités spirituelles, cette pratique s’apparente aussi à une atteinte à l’intégrité du corps et n’est donc pas non plus acceptable pour cette autre raison;
  • le bannissement graduel du formaldéhyde d’ici 2022, cancérigène reconnu, en usage dans les entreprises funéraires pour l’embaumement, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays, car ça empoisonne aussi la Terre;
  • la création et la mise en œuvre d’un service public, abordable, écologique et multiconfessionnel pour les funérailles des Québécois de toute orientation spirituelle, pour mettre fin aux quasi-monopoles territoriaux dont les pratiques commerciales sont très souvent abusives voire indignes.

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