Marchander le corps des femmes en échange des votes dans l’isoloir

Date : 4 octobre 2019
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Alors que s’entamait les élections fédérales, un enjeu s’est furtivement introduit dans la campagne : le droit à l’avortement. Étonnement, à chaque élection, des candidats réussissent à ramener sur la place publique un enjeu pourtant régler depuis plus d’un quart de siècle. Mais à quand la fin des attaques aux droits des femmes? 

Suite au visionnement de publicités ou de débats électoraux une chose s’est mise à me trotter dans la tête : comment est-ce possible d’avoir à débattre du libre choix des femmes dans les discours électoraux pour séduire les électeurs et électrices canadiens? Le droit à l’avortement est un enjeu réglé depuis l’arrêt Morgentaler en 1988 et réaffirmé, entre autres, avec l’affaire Tremblay c. Daigle à l’été 1989. 

Mes questions aujourd’hui sont les suivantes : Pourquoi marchander le corps des femmes en échange de votes dans l’isoloir le jour des élections? Croyez-vous que dans un avenir rapproché le droit à l’avortement ne sera plus un enjeu de campagne électorale ou si je rêve en couleur? Devons-nous avoir peur de perdre nos droits à chaque élection? 

Tellement d’enjeux touchant les femmes devraient être débattus et être discutés  comme véritables enjeux de campagne électorale. Pourtant on continue de questionner les chefs à chaque semaine s’ils appuieront ou non un projet de loi pour restreindre l’avortement, on continue de questionner les chefs sur leur position personnelle par rapport à l’avortement. Pourquoi aucun média ne demande à ces politiciens de s’engager afin de rendre tous les services de planning familiale véritablement accessible à toutes les femmes, et ce partout au Canada? L’avortement est un soin en santé qui devrait être universel. Il est un choix personnel, et ce n’est en aucun cas à nos politiciens de se faire des crédits politiques en marchandant le corps des femmes. 

Je ne pourrais utiliser de meilleures paroles que celles de Simone de Beauvoir : «N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.»

Pro-choix pour la vie!

 

Émilie Théroux

Co-coordonnatrice, Collectif pour le libre choix

 

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