Occupons Sherbrooke : Nos revendications à l’occasion de la rentrée parlementaire

Date : 8 avril 2012
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Le mouvement Occupons Ensemble dans lequel s’inscrit Occupons Sherbrooke est né du sentiment d’indignation devant les systèmes d’iniquités socio-économiques et politiques qui déchire les solidarités la terre et de la juste colère devant l’inaction complice de nos gouvernements, alliés d’une oligarchie mondialisée qui fait violence autant à la dignité de l’humain qu’à l’intégrité de l’ensemble du monde naturel. Le mouvement Occupons Sherbrooke envisage un monde dans lequel tous les êtres humains vivent une vie authentiquement riche et épanouissante en harmonie les uns avec les autres et avec la vie dans toutes ses dimensions. Guidés par des valeurs d’égalité, de respect, de compassion et de non-violence, nous militons afin de promouvoir la cocréation de solutions innovatrices aux problèmes qui menacent le monde.

Aussi, en ce mardi 17 janvier 2012, à l’occasion de la rentrée parlementaire à Québec, nous désirons faire les demandes suivantes à notre député de Sherbrooke et premier ministre du Québec, M. Jean Charest, ainsi qu’à tous les députés de l’Assemblée nationale du Québec.

Considérant la stagnation des revenus de la classe moyenne et l’écart croissant des revenus entre les plus riches et les plus pauvres de notre société, et envisageant que le Québec puisse offrir une nouvelle voie en matière de justice fiscale, nous demandons que Québec entame, dans la limite de ses pouvoirs, une réforme en profondeur du système financier afin que cesse l’appropriation illégitime aux mains de quelques individus des richesses collectives.
Nous demandons que la fiscalité soit réformée par :

  • L’augmentation des impôts des plus riches et des entreprises
  • La lutte contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux
  • La fin des privilèges fiscaux de toutes sortes accordés aux riches et aux entreprises
  • La mise en place d’une taxation des transactions financières ou Taxe Tobin
  • Une taxe sur les produits de luxe
  • L’abolition de certaines mesures fiscales régressives telles que la hausse des droits de scolarité universitaire et la taxe santé par exemple

Considérant que l’économie doit être au service du bien-être des gens et non l’inverse, et considérant que la démocratie doit s’étendre à tous les aspects de la vie en société, y compris à la sphère économique
Nous demandons que :

  • La mesure du PIB, considérée comme obsolète par de nombreux économistes, cesse de servir de base à l’évaluation du bien-être de la population et à l’orientation des politiques économiques, et qu’elle soit remplacée par d’autres mesures du bien-être, tel que l’IDH par exemple
  • La production et la distribution des biens, des services et des richesses soit organisés dans le but de satisfaire aux besoins de chaque personne
  • Soit instauré un revenu minimum garanti suffisant afin de permettre à chaque personne de satisfaire ses besoins fondamentaux
  • Soit instauré un revenu personnel maximum dans le but de limiter les inégalités socio-économiques et de diminuer notre empreinte écologique
  • Soit débattu de manière véritablement démocratique tout projet de libre-échange, actuel et futur, tel que l’AÉCG par exemple (l’Accord économique et commercial global entre l’Union européenne et le Canada)
  • Les communautés autochtones en particulier soient souveraines dans les décisions économiques les concernant
  • Soit créée une banque de données accessible contenant toutes les informations concernant les contrats publics afin de prévenir les cas de corruption et de collusion
  • Soit encouragé le développement de modes alternatifs d’organisation économique, tels que les coopératives et les organismes sans but lucratif
  • Soit nationalisés les ressources et les secteurs économiques prioritaires.

Considérant que nous vivons dans un contexte de crise environnementale où le modèle de croissance économique infinie se heurte aux limites de la biosphère, considérant que le Québec est en situation de surplus énergétique pour les années à venir et conformément aux objectifs du Protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effets de serre,
Nous demandons que :

  • Le gouvernement du Québec, en s’appuyant sur les meilleures connaissances et pratiques existantes dans le monde, respecte les principes du développement durable afin de réorienter l’économie du Québec ;
  • Soient suspendus les projets d’exploration et d’exploitation gazier, minier et pétrolier actuellement en cours ou projetés, et qu’un vaste débat public démocratique soit constitué afin de permettre à l’ensemble des Québécois d’arriver à une décision réfléchie concernant l’utilisation la plus rationnelle de ces ressources dans une perspective de développement durable ;
  • Soit mise en place une politique cohérente et avant-gardiste d’économie d’énergie et que soient exploitées les énergies propres prioritairement à toute autre forme d’énergie ;
  • Soient encouragées l’économie locale et les nouvelles formes plus écologiques de production, de distribution et de partage des biens et des services ;
  • Soit repensée l’organisation des villes afin de diminuer l’utilisation de la voiture et que soit développée une politique audacieuse de transport durable.
  • Nous souhaitons aussi une réforme en profondeur de notre système politique et de notre mode de scrutin afin d’assainir la démocratie.

Nos demandes s’inscrivent toutes dans la perspective de réduire les inégalités et de répondre à la crise environnementale. Les économies engendrées par ces mesures devraient servir à construire une société juste, démocratique et épanouie en investissant dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la culture.

Occupons Sherbrooke

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