POUR LA PROSPÉRITÉ ÉCONOMIQUE

Date : 8 juin 2022
| Chroniqueur.es : Daniel E. Gendron
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Une fraction importante de la société canadienne refuse de relever le défi climatique. Elle privilégie simplement le développement économique, le culte des affairistes. Les effets pervers qui menacent la qualité de vie de l’existence terrestre sont inévitables. Les feux de forêt, les sécheresses, les inondations, les enjeux croissants en matière d’approvisionnement alimentaire, les problèmes de santé et désormais, la mort d’homme elle-même, sonnent l’alarme. La chaleur est la plaie, dernier cri, de l’Humanité.

Les Canadien·ne·s sont libres de penser et ils ont la capacité d’agir selon leur conscience. Ils ont le droit de s’associer. Les climato- indifférents forment même un parti politique : l’opposition officielle du pays. Quant au discours écologique, ses déclarations de principe théoriques et ses innombrables digressions anecdotiques, occultent l’essentiel : un changement structurel fondamental de l’économie canadienne et la rationalisation de la consommation domestique du pétrole, ce qui revient à y renoncer. L’atteinte de la carboneutralité avec des hydrocarbures « propres » est le voeu de toutes les sociétés de ce monde, mais pendant ce temps, les émissions de GES sont en hausse. C’est du bla bla. 

La décarbonisation de notre économie est nécessaire. Elle ne se réalisera pas sans de fâcheux et peut-être funestes aléas. Une éducation populaire et des arrangements ciblés y parviendront mieux que la coercition. Un ajustement pour une prospérité modérée aura son prix et l’affaiblissement du pouvoir d’achat de chacun d’entre nous se dessine inexorablement. Qu’à cela ne tienne. Nous ne saurions financer d’avantage nos programmes sociaux avec des produits aussi honteux et délétères que sont le gaz naturel et le pétrole. L’indifférence climatique ne serait être une valeur canadienne. Occuper plus longtemps le premier rang mondial en matière de pollution atmosphérique per capita est le caractère d’un peuple opportuniste, égoïste, incendiaire. La planète ne nous appartient pas.

Quelque soit notre comportement, nous façonnons aujourd’hui un futur que les plus jeunes d’entre nous verront peut-être. Deux mille cinquante semble la date butoir universellement fixée pour décarboner la planète. Il fera chaud. La lutte contre la COVID-19 aura totalement mis sur pause l’Occident tout entier pendant trois semaines, un temps pour juger la crise. C’est inouï. Sous cet angle notre monde est encore contrôlable. Le défi climatique est devant nous. Il faut le relever. Que le prochain chef du PCC soit un conservateur ou un libéral importe peu. S’il est un bon politicien, il sera « vert ».

Une politique progressive en environnement initierait d’abord un programme d’évaluation des émissions des GES, la comptabilisation de ces émissions et la diffusion quotidienne de l’état des émissions au pays. La transition énergétique et le changement des mentalités exigent une conscientisation et un suivi indicatif de tous les instants. Il faut lutter contre l’indifférence climatique et leur appropriation du pouvoir politique au nom d’une interprétation simpliste de la « libârté ». La conscientisation et l’éducation populaire restent à la base de l’émancipation politique et de la pérennité de notre économie. Être libre ce n’est pas être riche, être libre, exprimait René Lévesque, c’est être informé.

Une politique progressive en environnement rationaliserait ensuite l’extraction et la consommation du pétrole sur son territoire en contrôlant l’exploitation des hydrocarbures sous forme de quota à l’extraction. Elle prioriserait l’achat de pétrole canadien d’abord, dans une perspective d’autosuffisance énergétique et de décroissance de consommation des hydrocarbures. La levée d’une taxe à l’achat de pétroles étrangers et l’abandon de la fracturation hydraulique et des exportations canadiennes d’hydrocarbures, compléteraient ce programme utopique.

Une politique progressive en environnement implanterait un réseau de bornes de recharge électrique pour véhicules de transport commerciaux ou privés, alimentées par de « petits » réacteurs nucléaires CANDU. Assorti à un Couche-tard, ça se vendrait comme des petits pains chauds à travers le monde. Le gouvernement verrait également à aménager un site de remisage à ciel ouvert de résidus nucléaires sur le Bouclier canadien.

Vient un temps où il faut choisir entre le statut quo, la dénaturation de la planète, et le défi climatique d’une nouvelle conduite humaine garante des destins semblables de chacun et de la prospérité modérée pour tous. Le Canada exportateur d’énergies fossiles, non merci. Il faut chercher ailleurs le développement de l’emploi, le financement des programmes sociaux et la prospérité économique. Développons plutôt le commerce des produits alimentaires, comme l’aquaculture et les céréales, ainsi que notre savoir-faire technologique, l’énergie nucléaire, maintenant ! L’Humanité a un rendez-vous en 2050. Où en serons-nous ? Nul ne sait où la recherche de l’enrichissement mènera notre société, mais j’y souscris. L’avertissement chinois, pays peuplé, nous dit que la prospérité a des limites. L’énergie nucléaire doit enrichir les communautés. Les limites à la croissance sont écologiques. I like it hard and loud. La prospérité et la paix dans le monde. 

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