Il y a sans doute plusieurs façons de prendre soin de sa santé mentale. Au tournant de la fin aout, quand l’été quitte la scène, j’aime aller à un dernier festival. L’édition 2025 du FDCS et du jeudi au samedi, on en a vu de toutes les couleurs.
Je pourrais vous parler de la troupe du programme de danse au Cégep de Sherbrooke qui a impressionné la foule par son originalité et sa prestance ou encore de la prestation extraordinaire de Catherine Wilson, en solo. Mais je suis à regret de vous annoncer que les absents ont tort. Cette année, plus que les précédentes parce que je n’ai que mon opinion pour vous renseigner, tellement l’édition était riche en envolés tantôt lyriques, vu des intermèdes poétiques, mais plus souvent en danse avec des portés
Ce dont je vais vous parler par contre, c’est le spectacle « L’amour du monde » dirigé par Nicolas Zemmour et interprété par lui-même avec Aria Trotel, Catherine Wilson et Laura Brisson, devant une foule d’environ 300 personnes. La première moitié était sans doute plus abstraite pour moi. Mais le tout a changé quand finalement, Nicolas Zemmour avec ses acolytes, ont brisé le 4e mur et sont venus dans la foule avec des « bouquets d’amour ». Et c’est là que tout a commencé à faire du sens.
Ils distribuaient comme des bouquets de fleurs, imaginaires, au public comme le font de vendeurs dans les gradins. Le hic, c’est que dans les bouquets il y avait autant de l’amour toxique que de l’amour traditionnel et tout ce qu’on retrouve entre les deux. Quand la pièce a repris, je pouvais percevoir dans les mouvements de danse chacun des bouquets qu’on avait distribués plus tôt. Il faut dire que « L’amour du monde » c’est ni plus ni moins que la poursuite d’un projet plus long pour Monsieur Zemmour et son père Marc, dramaturge, qui sont ces temps-ci, à l’écriture d’un manifeste sur l’épaissisme. L’épaissisme est un nouveau style de danse qui viendra s’ajouter à la danse contemporaine et ainsi, offrira au public une nouvelle approche.
La trame sonore était toute pensée en conséquences, de Max Richter à Edith Piaf, et les mouvements suivaient comme une rivière suit son lit. Si la scène s’en trouvait amputée de quelques échafaudages, faute de financement, peut-être que ça a permis aux passants d’en profiter un peu avec nous : nous avons vu occasionnellement les passants s’arrêter le temps d’un numéro ou d’une danse et parfois filmer l’action sur scène, pour faire la pause dans leur tour du lac. En espérant que ça les entrainera dans le public pour la prochaine édition.
Le festival est en effet gratuit et repose simplement sur la bonne volonté du public de prendre des billets gratuits sur leur plateforme en ligne, afin de signifier aux bailleurs de fonds la participation obtenue au festival. Il est donc primordial que nous les passants, amateurs et gourmands des arts de la scène soyons présents.
Je vous invite tout de suite à la prochaine édition. Les arts ont besoin de nous!