Salaire minimum : 40 cents de plus, c’est pas assez !

Date : 1 juin 2021
| Chroniqueur.es : Manon Brunelle
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Lettre ouverte aux médias et aux député.es la région ainsi qu’au ministre M. Jean Boulet.

Le gouvernement du Québec a décrété en décembre dernier une augmentation du taux horaire du salaire minimum qui est effective depuis le 1er mai 2021. Nous sommes encore loin de notre demande datant de 2016 pour un taux horaire à 15 $ et une indexation annuelle afin de permettre aux personnes bas salariées de se sortir de la trappe de la pauvreté et de l’endettement. Autrement dit, de pouvoir vivre dignement plutôt que de survivre continuellement.

Le nouveau montant sera de 13,50 $ ce qui place le Québec au 6e rang par rapport aux autres provinces et territoires du Canada, dont plusieurs dépassent ou avoisinent le 15 $. De plus, plusieurs États américains ont adopté un taux horaire à 15 $ et le président Biden vient de décréter la hausse du salaire fédéral à 15 $. Toutes les études démontrent l’absence des scénarios catastrophes concernant les effets d’une hausse que ce soit les pertes d’emplois, les fermetures, l’inflation ou le décrochage scolaire. Mieux, les études démontrent que les bas salarié.es utilisent leur hausse salariale pour des biens et services immédiats plutôt que de placer leur épargne dans des paradis fiscaux. Qu’est-ce qui peut alors justifier que le gouvernement maintienne un salaire aussi bas pour des centaines de milliers de personnes au Québec ?

Pourtant, au plus fort de la pandémie le gouvernement a vanté les mérites des personnes bas salariées en leur répétant à quel point ces personnes étaient essentielles que ce soit au niveau de la prestation de soin ou de service (épicerie, agriculture, etc.) et a décidé d’octroyer une prime COVID dans plusieurs secteurs en prétextant que les salaires étaient trop bas et que ces personnes dévouées méritaient mieux. Au-delà de la vision utilitaire de cette mesure de récompense, il n’en demeure pas moins que le gouvernent reconnaissait l’importance des salaires comme vecteur de rétention en emploi.

Depuis quelques mois, il y a une forte pénurie de main-d’œuvre et les employeurs ont mentionné avoir été obligé de hausser considérablement les salaires pour trouver preneur aux emplois offerts. Il y a donc un lien important entre la relance économique et les bas salaires dont le gouvernement devra prendre acte s’il veut réellement aider les entreprises et les travailleuses et travailleurs bas salarié.es.

Le 15 avril dernier, Illusion Emploi de l’Estrie a initié la tenue d’un atelier de réflexion régionale co-organisé avec la Table d’action contre l’appauvrissement en Estrie (TACAE) et le comité Marche mondiale des femmes (MMF) Estrie qui a réunit une vingtaine de personnes. Avec notre invité Philippe Hurteau, chercheur à l’Institut de recherche socio-économique (IRIS), cela nous a permis de faire le point pour une révision prochaine à la hausse de notre revendication pour un salaire minimum décent. La plus récente étude de l’IRIS sur le salaire viable en 2021 à Sherbrooke le situe à 18 $ de l’heure, très loin de 13,50 $.

Illusion Emploi de l’Estrie
Organisme de défense des droits des personnes non-syndiquées
Table d’action contre l’appauvrissement de l’Estrie (TACAE)
Regroupement d’organismes de défense collective des droits des personnes en situation de pauvreté et d’exclusion sociale
Membres de la coalition cinqdizquinze.org

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