Le tour du monde en 8 jours

Date : 3 avril 2019
| Chroniqueur.es : Jean-Benoît Baron
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C’est un départ

C’est la 6e édition du Festival Cinéma du Monde de Sherbrooke (FCMS) cette année et comme les précédentes éditions, elle est une fois de plus prometteuse en diversité. En effet, du 4 au 11 avril prochain, le FCMS sera de retour avec plus de 130 projections de films issus de 45 pays et une vingtaine d’événements. Les festivités se dérouleront dans 12 lieux de diffusion à Sherbrooke, soit principalement à La Maison du Cinéma, mais aussi le Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, le Théâtre Centannial, La Capsule, le Musée des beaux-arts de Sherbrooke, le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, le Parvis – centre culturel, la Salle Alfred-DesRochers (Cégep de Sherbrooke), le Bistro Kàapeh Espresso, Le Boq, le Pizzicato et la Place des moulins (angle des rues Frontenac et Wellington Nord).

 

Première escale

Le FCMS s’ouvre avec, en première canadienne, la comédie sociale Les Invisibles, de Louis-Julien Petit. Cette fiction française, inspirée du livre de Claire Lajeunie, raconte l’histoire d’un centre d’accueil pour femmes SDF, visé par une fermeture, suite à une décision municipale. Les travailleuses sociales du centre devront travailler d’arrache-pied pour réinsérer ces pauvres femmes en société. C’est une comédie à la fois drôle et touchante. Faits intéressants, le réalisateur a décidé d’engager plusieurs femmes non-actrices ayant connu la rue et qui avaient réussi à en sortir, pour incarner les SDF. Il voulait ainsi recréer des personnages criants de vérité et ça marche à l’écran. Le film est aussi inspiré du documentaire Femmes invisibles, survivre dans la rue, de Claire Lajeunie, réalisé en complément de son livre. C’est un long-métrage qui aurait pu facilement tomber dans le drame, mais Louis-Julien Petit voulait s’éloigner du documentaire de Claire Lajeunie, réalisant ainsi un film qui présente des SDF certes, mais des femmes avant tout, des femmes fières, attachantes et sans jamais tomber dans le misérabilisme.

 

Quelques arrêts

Dans le cadre de la compétition internationale, voici les cinq films en compétition pour le prix Cercle d’or Meilleur long métrage de fiction. Il y a Amin (France) de Philippe Faucon. Les Chatouilles (France) de Andréa Bescond et Éric Métayer. Mon cher enfant (Tunisie, Belgique, France, Qatar) de Mohamed Ben Attia. Virus Tropical (Colombie) de Santiago Caicedo et finalement, Wajib : l’invitation au mariage (Palestine) de Annemarie Jacir.

Toujours à l’international, il y a également les films en compétition pour le prix Cercle d’or Meilleur Documentaire. Cette sélection est composée de Amal (Liban, Égypte, France, Allemagne, Norvège, Danemark, Qatar) de Mohamed Siam. Hale County This Morning, This Evening (Étas-Unis) de Ramell Ross. La fille du cratère (Québec) de Nadine Beaudet et Danic Champoux. Maguy Marin, l’Urgence d’Agir (France) de David Mambouch, puis The Woman Who Loves Giraffes (Canada) de Alison Reid.

La Soirée Estrienne, présentant les talents régionaux, est de retour une fois de plus cette année avec ces 5 courts métrages finalistes en lice pour le prix Cercle d’or Meilleur court métrage de l’Estrie.

 

Le grand voyage

Au-delà des films présentés en compétitions, il y a également d’autres très bons films pour tous les goûts, parcourant les quatre coins du globe. Parmi ceux-ci, nous retrouvons Asako I & II, de Ryusuke Hamaguchi (Japon, France). Las Heredaras, de Marcelo Martinessi. Mamacita, de José Pablo Estrada Torrescano (Mexique, Allemagne, Luxembourg). Sofia, de Meryem Benm’Barek (France, Maroc, Qatar) et en première québécoise, Les Morts et les Autres, de Renée Nader Messora et João Salaviza (Brésil, Portugal).

Nous retrouvons également des films en version originale française comme Le Mystère Henri Pick, de Rémi Bezançon (France). Tout ce qu’il me reste de la révolution, de Judith Davis (France). Mon garçon, de Christian Carion (France). Ceux qui travaillent, de Antoine Russbach (Suisse, Belgique). Diamantino, de Gabriel Abrantes et Daniel Schmidt (Portugal, France, Brésil).

Il y a également de nombreux films remarqués en festivals, dont le film iranien Trois visages, de Jafar Panahi. Le franco-italien Dogman, de Matteo Garrone. L’australien Ghosthunter, de Ben Lawrence. Le français La prière, de Cédric Kahn. Le franco-indien Monsieur, de Rohena Gera. L’allemand Never Look Away, de Florian Henckel Von Donnersmarck et Free Solo de Elizabeth Chai Vasarhelyi et Jimmy Chin pour les États-Unis, récemment sacré Meilleur documentaire par l’Académie des Oscars 2019.

Le Québec n’est pas en reste, avec une vingtaine de longs-métrages tel que Ville neuve, de Félix Dufour-Laperrière, Le vieil âge et l’espérance, de Fernand Dansereau, Les Routes en Février, de Katherine Jerkovic et Avec un sourire, la révolution ! de Alexandre Chartrand.

 

Zone de turbulences

Le FCMS, c’est également des occasions et des lieux pour échanger, notamment la table ronde autour de la diversité sur nos écrans, les Ciné-Échange – Spécial Louisiane et celui sur le film Anthropocène : L’Époque humaine, le Ciné-Débat du film Quand les pouvoirs s’emmêlent, et le programme double de deux documentaires, soit Des j’aimes pour maman et L’envol.

 

Atterrissage en douceur

Il y a aussi la Place du FCMS (angle des rues Frontenac et Wellington Nord), pour vivre trois jours d’animations et de projections extérieures gratuites. Notons aussi un spécial Ciné-Rue – Paroles autochtones, le Ciné-Concert qui aura lieu au Théâtre Centannial avec le projet musical Je suis, le Ciné-Courts ou Allongés, où seront présentés une sélection spéciale de la dernière édition du Festival International du film d’animation d’Annecy. Une nouveauté cette année, un Ciné-Impro, présenté avec la Ligue d’improvisation l’Abordage Sherbrooke et le traditionnel Ciné-Brunch, présenté au Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke avec la projection du film Un printemps d’ailleurs. Le FCMS fait une place de choix pour la famille cette année, en présentant des films à voir en famille, au tarif unique de 6 $, avec des films comme Miraï, ma petite sœur, de Mamoru Hosoda, ou encore le docufiction Une année polaire, de Samuel Collardey. Outre ces projections, un Ciné-Musée sera offert le samedi au Musée des beaux-arts de Sherbrooke, avec la projection du Best of Annecy Kids 2018, suivi d’un atelier.

Le Festival se clôturera avec L’Incroyable Histoire du Facteur Cheval, de Nils Tavernier, inspiré d’une histoire vraie.

Le FCMS c’est tout ça et bien plus encore et Entrée Libre sera sur place pour couvrir l’événement et vous revenir avec nos coups de cœur dans un prochain article! Sur ce, bon festival! Pour plus d’infos, visitez le fcms.ca

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