Un projet cyclable porteur pour Sherbrooke et son avenir

28 août 2025

Depuis 2012, un projet ambitieux de piste cyclable a pris racine dans la MRC du Haut Saint-François : relier Sherbrooke à Disraëli en empruntant une voie ferrée désaffectée. En parallèle, un groupe de citoyens sherbrookois a imaginé en 2016 une piste sécuritaire reliant le centre-ville de Sherbrooke à l’est, connectée au circuit du lac des Nations.

Baptisé provisoirement le Portail Saint-François (PSF), ce projet a rapidement mobilisé la population, les élu·es et les urbanistes autour d’une vision commune. L’architecte Daniel Quirion, figure locale de renom, s’est engagé dans cette aventure en proposant un design inspiré du High Line de New York, donnant au PSF une dimension iconique. Cependant, en 2019, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a imposé un moratoire empêchant la conversion des voies ferrées en pistes cyclables, invoquant la valeur stratégique des infrastructures ferroviaires.

Ce frein a ralenti le projet, mais grâce à la persévérance de citoyens engagés, notamment Marie-Claude Paradis Vigneault, les obstacles ont peu à peu été levés. En 2024, deux nouvelles encourageantes : la ville de Chambly a aménagé une piste cyclable sur une ancienne voie ferrée, et Ascot Corner a commandé une étude pour une piste reliant des pôles locaux en utilisant une ancienne voie ferrée. Ces initiatives démontrent une nouvelle ouverture du MTQ en faveur du transport actif sur ces corridors.

Pourquoi le PSF est-il essentiel ?

Pour Sherbrooke : Dans un monde où l’on construit des murs et des barrières, le PSF est un pont symbolique entre l’est et l’ouest de Sherbrooke. Offrir un lien paisible, esthétique, avec un accès privilégié à la nature et à la rivière Saint-François, c’est poursuivre l’élan amorcé avec la promenade du lac des Nations dans les années 90. Ce projet pourrait changer durablement le visage de Sherbrooke, renforçant son identité urbaine et son attractivité.

Pour le transport : Le principal frein à l’adoption du vélo est le sentiment d’insécurité. Bien que des itinéraires existent, ils ne sont ni simples ni sécuritaires, surtout pour les jeunes cyclistes. Le PSF, en réutilisant une ancienne voie ferrée conçue pour minimiser dénivelés, virages et croisements, offrirait un parcours sûr et accessible, pouvant même être utilisé pour le ski de fond en hiver. Il favoriserait ainsi la mobilité active, rendant routes et rues plus agréables pour tous.

Pour la santé : L’activité physique est bénéfique pour la santé physique et mentale. Le PSF offrirait aux Sherbrookois un espace naturel pour bouger, se détendre et respirer loin du stress routier, avec des panoramas magnifiques sur la rivière. Un tel environnement favorise la réduction du stress et le bien-être général.

Pour le tourisme et l’économie : Le PSF s’inscrit dans une logique de développement économique local. En reliant la promenade du lac des Nations au quartier Alexandre, deux pôles économiques importants, sans nuire aux stationnements, il augmenterait la fréquentation des commerces locaux, du marché de la gare et du centre-ville. À plus long terme, en prolongeant la piste jusqu’à Disraëli, le PSF pourrait attirer des cyclotouristes, à l’image du « Petit train du Nord », créant un nouveau moteur touristique pour la région.

Pour éviter une erreur économique : L’infrastructure ferroviaire actuelle, notamment le pont sur la rivière Saint-François, est en mauvais état : fissures dans les piliers, incendies ayant endommagé les poutres, et dégradation du viaduc au-dessus de la rue Wellington Sud. Ignorer cet état de délabrement serait irresponsable. Si le pont devait être démoli faute d’entretien, les coûts pour éviter un effondrement catastrophique seraient considérables, avec des risques écologiques majeurs.

Entretenir et réhabiliter ce pont dans le cadre du PSF est donc un choix économiquement sage. Il permet de valoriser un actif existant, en évitant des dépenses futures bien plus importantes, tout en offrant un nouvel espace récréatif et de transport actif.

Le PSF représente donc bien plus qu’une simple piste cyclable : c’est un projet de transformation urbaine, un vecteur de lien social, un levier de développement durable, et un investissement pour la qualité de vie des Sherbrookois. Après des années d’efforts et d’obstacles, ce projet semble enfin prêt à entrer dans sa phase de réalisation, pour le bénéfice de toute la communauté.

 

 

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