Une Iranienne emprisonnée, prix Nobel pour la Paix 2023

Date : 19 octobre 2023
| Chroniqueur.es : Les Artistes pour la Paix
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Narges Mohammadi, « cette femme d’un courage et d’une détermination incroyables », a inspiré notre Artiste pour la Paix de l’Année, Jacques Goldstyn, alias Boris. Elle a aussi inspiré la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, femme de gauche proche de Valérie Plante, qui a proclamé : « À Paris et partout dans le monde, nous ne cesserons jamais de proclamer : Femme, Vie, Liberté ! »

Narges Mohammadi, née le 21 avril 1972, militante iranienne des droits humains et vice-présidente du Centre des Défenseurs des Droits Humains (CDDH), dirigé et fondé par Shirin Ebadi, voit donc l’Association des Prix Nobel insister pour le respect des droits humains en Iran avec la nomination de madame Mohammadi arrêtée et détenue à plusieurs reprises depuis 1998. 

Son modèle Shirin Ebadi, lauréate du prix Nobel de la paix vingt ans plus tôt, a défendu d’une part, des femmes discriminées par le droit de la famille iranien, notamment pour le droit de garde des enfants âgés de plus de sept ans, qui revient automatiquement au père après un divorce (!), d’autre part à la défense des opposants politiques, tout en enseignant les droits urbains et les droits des femmes à l’université. 

Quelques avertissements sur l’instrumentation possible

Tamara Lorincz, militante pour la paix, espère toutefois que le zèle des médias et du gouvernement canadien en faveur de cette femme admirable ne détournera pas les autorités de l’appui qu’espèrent encore nos propres femmes autochtones brimées et sujettes à des assassinats bien plus nombreux que les femmes non racisées. 

Les Artistes pour la Paix espèrent aussi que la nomination de ce prix Nobel mérité ne relancera pas les sanctions économiques que le Canada a appliquées injustement à l’Iran que nous avions dénoncées : les femmes souffrent plus que les hommes des rationnements de nourriture et de médicaments. 

Il faut se méfier aussi de l’instrumentalisation hostile à l’Iran par ses éternels ennemis, Trump et Nétanyahou, qui avaient accusé l’Iran des pires intentions guerrières, malgré les inspections de l’Agence Internationale d’Énergie Atomique (ONU) qui concluaient toutes au respect par l’Iran de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien — en anglais : Joint Comprehensive Plan of Action ou JCPoA et en français Plan d’action global commun (PAGC), un accord signé à Vienne en Autriche le 14 juillet 2015. 

L’hostilité du Congrès américain a certainement joué un rôle dans la détérioration à nouveau sous Biden des relations irano-américaines, depuis que l’Iran a interprété de façon laxiste les seuils d’enrichissement d’uranium auxquels le pays était limité par l’entente et surtout depuis que l’Iran s’est récemment joint aux BRICS, en même temps que l’Argentine, l’Arabie saoudite, l’Égypte, l’Éthiopie et… les Émirats arabes unis avec qui la hache de guerre a été enterrée : l’union du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud a provoqué chez Justin Trudeau diverses crises de notre aficionado de l’OTAN que le discours récent paisible de Lula da Silva ne justifiait nullement1

Nous en profitons pour féliciter publiquement celui qui reçoit cet automne le prix du militant pour la paix canadien de l’année, des mains du Rassemblement canadien pour une convention sur les armes nucléaires — organisme fondé par Pugwash, avec le toujours actif sénateur Doug Roche et notre regretté ami Murray Thomson — : M. Tariq Rauf qui a joué un rôle décisif pour démentir toute initiative agressive de l’Iran, comme le rappelle l’Ambassadeur autrichien Alexander Kmentt, a été à la tête de la politique de vérification et de sécurité à l’AIEA et a travaillé aussi pour le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). P.J.

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