Vingt ans de conte en Estrie

Date : 17 octobre 2012
| Chroniqueur.es : Sophie Jeukens
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L’histoire commence entre les murs du Carrefour de solidarité internationale, en 1993. Cette année-là, l’organisme décide de créer un festival qui saurait valoriser la diversité des cultures. Le conte semblait tout à propos.

Parce qu’il est issu d’une tradition millénaire, et porte en lui l’histoire des peuples qui le font vivre. Parce qu’il fait résonner la langue, dans toutes ses couleurs. Parce qu’il ne peut exister que dans l’écoute, et le partage.

C’est donc en 1993, alors que s’orchestre la toute première édition du festival de conte Les jours sont contés en Estrie, que Petronella Van Dijk découvre le conte. Une rencontre inattendue, qui transformera sa vie. Dès le tout début, elle s’investit sans compter les heures (et bénévolement, d’ailleurs!) dans cet événement, dont elle assure la direction artistique encore aujourd’hui.

Du 11 au 21 octobre prochains, Les jours sont contés deviendra le premier festival de conte au Québec à fêter sa 20e édition.

Entretemps, il a quitté le berceau du CSI pour entraîner la fondation de Productions Littorale, un organisme qui se consacre à la valorisation et à la diffusion de la littérature orale dans la région. À l’aube de ce 20e anniversaire, l’organisme vient tout juste d’être renommé Maison des arts de la parole. C’est dire que 2012 s’annonce comme une année charnière. Une année chargée, aussi. Remplie à ras bord de paroles et de partages. À commencer par un festival qui prendra d’exceptionnelles proportions. « Si on n’a pas les moyens de se payer des feux d’artifices, on invente autre chose », se plaît à dire l’infatigable Petronella Van Dijk. Et c’est bien une édition explosive qu’elle a fabriquée.

Une vingtaine de conteurs de l’étranger. Autant de Québécois. Plus de cinquante activités, à travers l’Estrie (et même au-delà). Au lendemain d’un printemps qui a vu résonner les casseroles, le festival s’ouvrira avec une manifestation… de joie ! Parade colorée autour du Lac des Nations, menée en chansons par le conteur-musicien Michel Hindenoch, ce sera le moment de célébrer cette parole, qui s’est enracinée au fil des ans dans la région.

La fête se serait mal passée de la présence de Jihad Darwiche, porteur du vaste répertoire des Mille et une nuits, qui se livrera, encore cette année, à l’exercice peu banal d’une nuit complète de conte. D’origine libanaise, il fut sans contredit l’un des artistes les plus marquants – et les plus fidèles – de l’histoire du festival. Son passage a laissé des traces dans plusieurs écoles secondaires de la région, dont certaines ont d’ailleurs fait de ces rencontres entre élèves et conteurs une tradition.

Quant à la Maison des arts de la parole, elle accueillera, chaque soir, un conteur de métier en plein coeur du centre-ville. Une occasion de découvrir cette petite salle chaleureuse du deuxième étage, espace insoupçonné de la scène culturelle sherbrookoise.

La programmation complète sera lancée le 20 septembre sur lesjourssontcontes. com.

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Qu’est-ce que le conte ?

On utilise souvent le mot « conte » pour désigner une histoire. Un certain type d’histoires, dont plusieurs ont bercé nos enfances.

Mais le conte, c’est aussi cet art, issu de la tradition orale, grâce auquel ces récits se sont rendus jusqu’à nous. Car bien avant d’être couchés sur papier, ils se transmettaient de bouche à oreille, de génération en génération, se modulant au gré des époques et des conteurs qui les ont portées.

Entre tradition et renouveau, dans les veillées conviviales comme sur les scènes des grandes salles de spectacle, nous prêtons aujourd’hui l’oreille à ses plus contemporaines expressions.

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