On dit parfois que l’odorat est le sens le plus intimement lié à la mémoire. Le film dont je vous parle aujourd’hui nous en fait une démonstration.
Paskal Jankovski est un chef étoilé, propriétaire du restaurant Le moulin dans une campagne française. Ce dernier est immigré polonais, fier et indépendant mais aussi contrôlant et autoritaire. Sa fille Clara a été toute sa vie sous sa coupelle seulement pour qu’un jour, elle puisse marcher dans ses traces. L’action débute alors que le restaurant doit incessamment obtenir sa 3e étoile, ce à quoi Paskal travaille depuis son arrivée en France. Mais Clara a un esprit libre. Tout comme son père avant elle, elle rêve de voyages et d’évasion avec son copain Antoine. Si seulement le restaurant et la 3e étoile Michelin que son père souhaite ardemment obtenir ne pesait pas aussi lourd sur ses épaules, à elle. C’est à ce moment que l’impensable se produit : Paskal et Antoine disparaissent, tous les deux, sans laisser de traces. L’avenir même du restaurant est menacé et les journalistes assaillent Clara de questions et de rumeurs qui parfois, tournent à l’accusation. Ce qui pousse Clara à se retirer.
Deux ans s’écoulent… Nous demeurons sans nouvelles de Paskal et Antoine. Au détour d’une invitation à une foire gastronomique, Clara partira pour les confins de l’Orient, là où même son père a fait ses classes. Elle fera la rencontre de Lian, chef de l’un des meilleurs restaurants du pays. Celui-ci la guidera pour marcher à nouveau dans les traces de son père, à la façon dont elle le souhaitait, en parcourant les marchés et les étales emplies de produits frais. Mais bien au-delà de la fine cuisine, entre les bonnes tables et les paysages à couper le souffle elle découvrira un parcours, une piste des saveurs parsemée de souvenirs d’enfance et trituré par le drame, la honte, le déni et la colère. Est-ce qu’elle retrouvera les siens? Est-ce qu’elle reprendra son tablier au restaurant de son père? Et jusqu’où la mènera les saveurs de l’Orient?
La Réparation, c’est un drame psychologique comme je les aime. Si les personnages sont plus nombreux qu’ailleurs, il n’en demeure pas moins que le voyage du spectateur en est un d’émotions. Principalement celles de Clara, brillamment campé par Julia de Nunez. Celle-ci nous démontre bien l’amplitude de ce qu’elle vit entre quête et trahison, entre découverte et retrouvailles. C’est définitivement le genre de films profondément humains que je souhaite visionner et vous suggérer. Parce que moi-même, je suis sur un parcours pour découvrir les saveurs qui me plaisent, en terme de cinéma. Pour ça, je dois remercier les Films Opale et la Maison du Cinéma pour l’opportunité d’avoir vu La Réparation en primeur, de ce côté de l’océan.
La Réparation, film de 1h43min, disponible ce vendredi 25 juillet à la Maison du Cinéma. Pour un public averti.