La Conférence régionale des élus de l’Estrie en mode fermeture

Date : 12 janvier 2015
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Prenant acte de la volonté du gouvernement du Québec d’abolir les instances régionales de concertation et de développement qu’il identifiait auparavant comme ses interlocutrices privilégiées en matière de développement régional, la CRÉ de l’Estrie doit établir son plan de fermeture. Ainsi, la CRÉ de l’Estrie mettra fin à ses opérations au cours du printemps 2015.

Le président de la CRÉ et préfet de la MRC de Memphrémagog, M. Jacques Demers, confirme que l’organisation a dû déposer un avis de licenciement collectif concernant les 16 employés, lesquels quitteront de façon graduelle entre la mi-février et le début mai 2015.

De profondes inquiétudes

Se résignant à poser ces gestes, les membres du comité de transition, mandatés par le ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire pour procéder à la dissolution de la CRÉ, émettent des inquiétudes pour l’avenir du développement de la région. «C’est désolant pour la région qui devra se priver d’un lieu unique de concertation doté d’une expertise reconnue par ses partenaires. Ce qu’on voit disparaître, c’est un outil de développement ayant gagné en maturité depuis plus de 10 ans. Maintenant, on supprime ça et on remet toutes les responsabilités aux municipalités sans les budgets pour relever le défi. Je crains qu’on défragmente ce qu’on devra forcément rebâtir dans les années à venir», déplore le président de la CRÉ de l’Estrie, M. Jacques Demers.

Aussi, M. Demers souligne que plusieurs questions restent encore sans réponses quant aux moyens réels dont disposeront les élus afin de soutenir le développement de la région de l’Estrie. Ainsi, outre les sommes que la CRÉ recevait du MAMOT, elle gérait divers programmes régionalisés et adaptés aux particularités et besoins de la région par divers ministères. «À l’heure actuelle, nous n’avons absolument aucune idée des volontés gouvernementales à l’égard de la régionalisation des programmes et des budgets. Il y a lieu de se demander si les sommes qui étaient désignées à la région resteront dans la région», de mentionner M. Demers.

Des conséquences humaines

Par ailleurs, cette situation, qui mettra fin à une ère de concertation et de mobilisation régionales, unissant des représentants élus et de la société civile, tous secteurs et territoires unis aura pour lourdes conséquences de mettre fin à l’emploi de 16 personnes. Ce sont 16 personnes engagées et mobilisées pour mettre leurs expertises et leur contribution au service de toute la région de l’Estrie. Depuis plusieurs années, elles ont chacune et chacun contribué à faire de l’Estrie une région innovatrice et particulièrement agréable à vivre.

«C’est avec un grand regret que nous avons dû informer chacune des personnes de la fin imminente de leur emploi. L’équipe de la CRÉ est composée d’hommes et de femmes, de tous âges dotés de grandes habiletés et compétences, dévoués depuis des années à la prospérité de notre région. Une fois la CRÉ abolie, je ne peux que souhaiter que ces gens disponibles puissent continuer à mettre leur expertise au profit de l’Estrie», exprime la directrice générale, Mme Marie-Hélène Wolfe.

Continuer à travailler ensemble?

Dans l’incertitude qui entoure les dossiers régionaux, M. Demers espère qu’il ne s’agisse pas de la fin de la concertation estrienne. «Ce qu’on constate sur le terrain, c’est qu’il existe un énorme besoin de concertation au niveau régional. De nombreux acteurs concernés se sont exprimés dans ce sens-là. Personne ne veut s’en retourner chez lui pour travailler en silo ou même en concurrence, ce qui signifierait un grand pas en arrière».

La CRÉ a toujours eu à coeur le bien-être de la région et des organismes qui y contribuent. C’est pourquoi l’organisation tient à rassurer ses partenaires locaux et régionaux qu’elle entend honorer ses engagements jusqu’au 31 mars 2016.

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