Merci pour tout.

Date : 17 décembre 2019
| Chroniqueur.es : Souley Keïta
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Une critique sans divulgâcher.

Le voilà, le dernier film de l’année 2019 dont nous allons vous parler. Quoi de mieux qu’une bonne et très belle comédie sur l’esprit de Noël, sur les merveilleux rassemblements familiaux ou encore la multitude de cadeaux sous le sapin pour clôturer une année cinématographique somptueuse et exquise.

Merci pour tout, de la touchante et sensible Louise Archambault, sera le film drôle que nous attendions en fin d’année et que l’on pourra voir en famille. Réalisatrice accomplie, qui nous a tant émues et tant fait pleurer avec ses précédents films Gabrielle et Il pleuvait des oiseaux, revient avec un autre genre cinématographique : la comédie.

Souvent difficile à écrire, cette comédie bénéficie de dialogues drôles et justes issus d’un scénario très bien ficelé et écrit d’une main de maître par Isabelle Langlois. Pour ce film, Madame Archambault s’est entourée d’acteurs et d’actrices talentueux, dont Magalie Lépine-Blondeau (Laurence Anyways, La femme de mon frère, 19-2, District 31…), Julie Perrault (Les 3 ptits cochons, Le Mirage, L’Échappée, 19-2), Gilbert Sicotte (Le Vendeur, Paul à Québec, Cap Tourmente…), Robin Aubert (Jeune Juliette, De père en flic, Maudite Poutine…) et Aliocha Schneider (La dernière fugue, Ville-Marie, Closet Monster…).

Grâce au distributeur Les Films Séville, le journal Entrée Libre s’est entretenu pendant un moment avec la réalisatrice Louise Archambault et l’une des actrices principales, Magalie Lépine-Blondeau :

Souley Keïta : Un peu thriller, un peu comédie, un peu film policier, un peu road movie et surtout un drame social qui met en lumière l’isolement et la solitude durant cette fête joyeuse, conviviale avec une première image forte celle d’une maison de retraite où les aînés sont blasés. Est-ce que vous faîtes un clin d’œil au bouleversant film, Il pleuvait des oiseaux ?

Louise Archambault : Je n’avais pas fait de lien étant donné que je n’ai pas participé à l’écriture du scénario.

La corrélation, pour moi, n’existe pas. La raison pour laquelle le personnage de Christine Cyr (Magalie Lépine-Blondeau) chante au tout début dans la maison de retraite donne uniquement l’illustration de cette femme a une carrière en dent de scie. À ce moment-là, dans le film, sa carrière ne va pas très bien. Il y a une autre scène qui illustre assez bien ce passage à vide notamment lorsqu’elle chante pour une soirée chez un concessionnaire. Dans les deux cas, le propos est de montrer que cela n’est pas idéal pour lancer une carrière. Vous parliez du côté dramatique, on ne peut pas faire le lien scénaristique entre les deux films, mais il est vrai qu’au niveau de la sensibilité humaine, j’ose espérer que l’on retrouve certains éléments.

Je le vends d’abord comme une comédie « feel good », une comédie qui va nous faire rire et pas uniquement les parents, mais toute la famille. Je souhaite que ce film touche et que l’on ait envie de faire un câlin à son voisin ou d’appeler ses proches.

Souley Keïta : Blue Christmas est chanté par le personnage de Magalie Lépine-Blondeau. Cela met en relief son isolement, son désarroi, est-ce qu’on peut le voir comme un cri d’alarme pour nous signifier qu’elle veut exister?

Louise Archambault : Je pense que la scénariste voulait dire que ce personnage prend n’importe quel contrat pour boucler ses fins de mois et payer son loyer. C’est un peu cela l’idée.

Magalie Lépine-Blondeau : Je ne sais pas s’il y avait une raison précise pour laquelle j’ai chanté Blue Christmas. Après j’adore cette chanson et j’ai aimé la chanter. Quand vous parlez de son désarroi, cela devient une caractéristique de ce personnage et s’incarne même dans l’immensité des paysages durant ce périple, car on sent qu’elle est esseulée. La musique colle à l’histoire du personnage.

Souley Keïta : Nous avons deux sœurs qui vont se compléter tout au long du film et se réunir pour surmonter leurs problèmes. Est-ce que l’on pourrait résumer en une phrase ce qui va symboliser ce film : « Merci pour tout car Noël me tue. » et y voir en cela le reflet d’une société qui cesse de regarder les autres?

Louise Archambault : Peut-être, mais pas le reflet de la société mais plutôt de cette famille. Le film parle de l’héritage. Ces deux sœurs ne se sont pas parlées depuis un an et elles se retrouvent à cause d’un drame. Nous avons une famille qui est mal outillée au niveau des relations interfamiliales.

Au fur et à mesure que le film avance, elles apprennent à voir que tout n’est pas à jeter dans cet héritage et qu’il y a tout de même du bon.

C’est aussi la question de rompre un cycle de comportements, qui soit inné ou acquis, et de construire un nouveau cycle qui sera sans doute meilleur pour elles.

Souley Keïta : Est-ce que ce road-movie, pour ces deux femmes, ce n’est pas une volonté d’émancipation par rapport à leurs problèmes?

Louise Archambault : Exactement ! Au début, lorsqu’elles partent, il y a une volonté de fuir leurs problèmes. Pourtant, elles ne comprennent pas qu’elles sont leurs propres problèmes. À l’apparence, elles sont opposées, pourtant ces deux sœurs ont de nombreuses similitudes et durant ce road-movie, le spectateur peut les voir se redécouvrir, mais aussi s’ouvrir en parlant de leurs problèmes.

Cette comédie s’offrira à vous le 27 décembre 2019 dans votre cinéma préféré, La Maison du Cinéma.

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