« Les paresseux aiment les histoires brèves » : Éloge à l’autoédition

Date : 10 février 2021
| Chroniqueur.es : Sophie Parent
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CET AUTOMNE, L’ESTRIEN JASON ROY A PUBLIÉ SON TROISIÈME RECUEIL « LES PARESSEUX AIMENT LES HISTOIRES COURTES ». J’AI PROFITÉ DE L’ACCALMIE DE LA PÉRIODE DES FÊTES POUR EN SAVOIR PLUS SUR L’HOMME DERRIÈRE LE LIVRE, SA DÉMARCHE… ET LE RECUEIL, BIEN SÛR!

Jason Roy, c’est qui ?

Quand je lui pose la question, le sympathique auteur me relate un peu son parcours : originaire de Saint-Jérôme, il a fait des études en littérature à l’UQÀM, puis à l’Université de Sherbrooke. C’est à la fin de sa maîtrise qu’il a écrit son premier recueil « Nos regards traîtres », avant de débuter une carrière comme enseignant de français au collégial. Au travers, il fait des projets d’écriture pour des revues et des magazines, comme Zinc et Caractères par exemple.

Les paresseux aiment les histoires brèves

Sans faire de détour, Jason Roy indique d’entrée de jeu que son dernier recueil est un pied de nez aux maisons d’édition ! En effet, cet ouvrage ne correspond pas aux ouvrages typiquement publiés. Au Québec, on lui a dit que les recueils de nouvelles ne se vendaient pas vraiment, et que ceux qui avaient du succès étaient liés par un thème fort.

Or, il a fait le pari de s’autoéditer pour que naisse malgré tout son recueil, et montrer qu’il y a aussi un public pour les recueils de nouvelles aux thèmes hétéroclites. Il a visé juste, puisqu’avec la COVID-19, beaucoup de Québécois-e-s ont trouvé refuge chez leurs libraires indépendants et ont décidé de s’intéresser à ce que les auteurs d’ici écrivaient ! Le recueil de nouvelles a eu beaucoup de succès auprès de « paresseux » ayant le goût de renouer avec la lecture, par le biais d’histoires courtes. En effet, ce recueil-ci a déjà eu plus de succès que son premier et l’auteur me dit à la blague que le téléphone n’arrête pas de sonner pour des commandes ou des demandes d’entrevues.

Démocratiser l’écriture par l’autoédition

D’ailleurs, l’auteur n’en est pas à ses premières armes dans le monde de l’autoédition, puisque ses trois recueils et son roman ont tous été autoédités! Quand je lui demande s’il craint d’être moins pris au sérieux pour cette raison, il m’admet que c’est un risque à prendre, mais qu’il le fait par choix.

En effet, les maisons d’édition offrent plusieurs filtres entre la réception du manuscrit et sa publication, afin de s’assurer de publier un livre qui va vendre. Cela assure un certain contrôle de la qualité, mais restreint aussi ce qui sera publié, puisque le livre sera souvent considéré comme une marchandise, et non pas comme une oeuvre.

Dans le monde du livre autoédité, il y a donc du très mauvais, puisqu’il n’y a pas les filtres offerts par les maisons d’édition, mais il y a aussi du très bon et des livres qui ont pour seul défaut de sortir du cadre. De son côté, l’auteur estime que comme plusieurs de ses textes ont déjà été publiés et retravaillés pour des revues et des magazines, et qu’il a un certain bagage académique en littérature, il avait déjà lui-même des filtres de qualité.

De plus, l’auteur va même plus loin en encourageant les gens à s’autoéditer, sans nécessairement avoir pour visée de vendre quelque chose de grand public. Pour lui, il y a quelque chose de satisfaisant à l’idée d’avoir entre les mains un livre que l’on a fait de A à Z, en prenant en main toutes les étapes qui seraient normalement assumées par une maison d’édition, puis de pouvoir le partager avec ses proches ensuite.

« Les paresseux aiment les histoires brèves » est disponible à la librairie Appalaches.

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