Agressions à caractère sexuel dans les CHSLD: le CALACS Agression Estrie n’est pas rassuré

Date : 16 septembre 2015
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Les derniers jours ont été marqués par une sortie publique d’employés-es du Centre d’hébergement et de soins longue durée (CHSLD) Argyll soutenant que des agressions à caractère sexuel subvenaient fréquemment dans l’établissement et que la situation persistait malgré les rapports rédigés. Depuis samedi, plusieurs dirigeants-es et experts-es de divers milieux réagissent, cherchant à rassurer la population. Ces réactions nous préoccupent davantage qu’elles ne nous rassurent.

«L’enjeu sera encore là dans 20 ans», «ce sont des gens qui ne sont pas responsables de leur geste», «ce sont des choses qui arrivent»: quelques citations qui nous laissent croire que la problématique n’est pas prise au sérieux. On a également lu, notamment dans la Tribune, qu’il n’y avait pas de solution simple, que le problème perdurera de toute façon; on nous a répété qu’on ne pouvait enfermer, enchaîner ou administrer une lourde médication aux potentiels agresseurs et que des procédures sont déjà en place pour gérer ce type de situation.

Et les femmes dans tout ça? Celles qui ont subi une agression et celles qui ont peur d’en subir une s’isolent, ne se sentent pas en sécurité, peuvent vivre de l’anxiété et donc, sont brimées dans leur liberté. Les conséquences des agressions à caractère sexuel sont nombreuses et variées, d’où l’importance d’offrir un soutien approprié à toutes ces femmes.

Les dirigeants-es et experts-es interviewés-es dans le dossier insistent sur le fait que des procédures sont mises en place pour gérer les cas d’agression, mais qu’en est-il de la prévention? Nous croyons que la solution pour enrayer la problématique des agressions à caractère sexuel réside non pas dans la répression, mais bien dans l’éducation de la population générale. Ainsi, en sensibilisant sérieusement les intervenants-es, résidents-es et dirigeants-es des CHSLD et en envoyant un message clair – que toute forme d’agression à caractère sexuel est un geste criminel – la fréquence des cas diminuerait certainement. À l’heure actuelle, on tente plutôt de nous convaincre que les troubles cognitifs seraient en cause. Encore une fois, les agresseurs sont déresponsabilisés. Si les troubles cognitifs expliquaient tous les gestes d’agression à caractère sexuel, les femmes ne commettraientelles pas autant d’agression que les hommes?

En terminant, notons que le silence entourant les agressions à caractère sexuel est partout dans la société, les CHSLD ne font certainement pas exception.

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