Contribution nationale

Date : 7 juin 2019
| Chroniqueur.es : Fanie Lebrun
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Cette chronique satirique se fera sur un ton caustique avec des allures cyniques pour le divertissement d’un certain public.

Préparons la haie d’honneur pour accueillir le retour au pays de notre superbe potentiel de centaines de conteneurs de déchets puisque le président philippin, Rodrigo Duterte, souhaite vivement retourner nos déchets ménagers et électroniques.

C’est ainsi que la Presse canadienne nous met au courant que «L’entreprise canadienne qui a expédié les déchets à Manille avait déclaré aux autorités philippines qu’il s’agissait de plastiques destinés au recyclage. En fait, les inspecteurs des douanes ont découvert à la réception qu’ils contenaient plutôt des ordures ménagères ordinaires – y compris des couches pour adultes souillées et des déchets de cuisine.»

En premier lieu, une bonne main d’applaudissements à tous les signataires de formulaires qui ont permis son arrivée à bon port!

Bien que le cadeau-surprise n’ait pas plu, est-ce vraiment une raison pour le retourner à son destinataire? Le Canada a de quoi à être fier de se «débarrasser» de ses vidanges de la sorte! Juste plate que cela n’ait pas fonctionné…

Parlons d’entreprises: au nom de la performance, traite-t-on avec autant d’éthique et de délicatesse les aînés et les enfants? Comme disait le dicton: les petites choses se retrouvent dans les grandes choses!

Poids démesuré

Il va sans dire que si on s’occupe de l’environnement comme de nos relations (internationales comme de proximité), il y a de quoi dormir en toute quiétude.

Parce que ça suffit les dénonciations, le temps de «La poubelle province» est révolu, le Québec a de quoi être fier de produire la plus grande quantité de déchets.

«La belle province n’est pas si verte qu’on le croit et se classe parmi les plus grands producteurs de matières résiduelles de la planète, derrière les États-Unis. Le modèle québécois de gestion des déchets est un échec écologique et économique. Quatre compagnies gèrent les cinq méga-dépotoirs de la province, contrôlant 75% du marché lucratif qu’est celui de la poubelle.

Alors que le gouvernement accepte que ceux-ci continuent de prendre de l’expansion, l’industrie de la récupération, elle, bat de l’aile, manquant de financement afin d’améliorer ses installations et ainsi, pouvoir être plus compétitive.» déclarait le synopsis du film en 2012.

Suite imprévisible

Allons-y sur un ton plus local (avant que vous pensiez prendre l’avion pour les Philippines). Voici les propos rapportés par Maxence Dauphinais-Pelletier dans l’article Hausse de tarifs salée et appel à l’aide de Valoris paru en mai dernier dans La Tribune:

«Sherbrooke et les municipalités du Haut-Saint-François devront payer 104$ de plus la tonne de déchets destinés à l’enfouissement chez Valoris, à Bury. La facture refilée aux municipalités passe de 133$ à 237$ la tonne, et ce, rétroactivement à partir du 1er avril dernier. Cette hausse représente une facture supplémentaire de 3 M$ par année.»

Peut-être pourrait-on acheter la paix avec les Philippines et ramener quelques conteneurs? On joindrait l’utile à l’agréable.

Puisque «Le bilan trimestriel indique que les tonnages réels de matières résiduelles, qui devaient être acheminées et traitées d’ici la fin de 2019, seront nettement inférieurs à ceux projetés lors de l’établissement du budget en août, ce qui aura des répercussions non négligeables sur les revenus attendus, a pour sa part commenté Denis Gélinas».

En terminant, il semble que la satire – s’attaquer aux vices et ridicules de son temps – est une merveilleuse façon de décliner le plus grand respect à l’intelligence humaine, aux progrès de la société et aux bienfaits des décisions.

Au nom de la fierté nationale, réjouissons-nous, il y a un peu (beaucoup) de nous là-dedans!

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