Au même moment où la ministre France Élaine Duranceau affirme haut et fort à l’Assemblée nationale que le logement social n’est pas une solution aux yeux de son gouvernement et qu’elle préfère financer des initiatives privées qu’elle nomme du logement abordable avec un loyer pouvant aller jusqu’à 150 % du loyer médian du marché, le journaliste Vincent Brousseau-Pouliot explique, dans La Presse du 6 mai, qu’une des causes de la crise du logement, c’est que le Canada ne compte pas assez de logements sociaux destinés aux gens moins nantis.
En proportion du parc immobilier, on en compte beaucoup moins qu’il y a 30 ans. En 1991, les logements sociaux représentaient 6,2 % du parc immobilier au Canada. En 2021, c’était seulement 4,1 %, a calculé le Bureau du directeur parlementaire du budget. C’est un tiers de moins.
Le Canada a environ le même nombre de logements sociaux depuis 30 ans (650 700 en 1991, 686 800 en 2021), sauf que la population et le parc immobilier ont beaucoup augmenté.
Le Québec est légèrement sous la moyenne canadienne. Une proportion de 4,1 % de logements sociaux au Canada, c’est peu comparativement aux autres pays de l’OCDE (7,1 % du parc immobilier en moyenne).
Il est impensable de rejoindre les leadeurs comme les Pays-Bas (34 %) ou l’Autriche (24 %). Un objectif réaliste serait de rejoindre, lentement mais surement, la moyenne de l’OCDE, puis de prendre exemple sur la France (14 %) et le Royaume-Uni (16 %).
Nos gouvernements doivent trouver une façon de construire davantage de logements sociaux, et plus efficacement. Cela implique d’y investir des fonds publics, mais tout le monde en bénéficierait. En premier lieu, les ménages à faible revenu qui y habiteraient. Et comme ceux-ci libéreraient leur logement privé, ça augmenterait l’offre de logements pour tous les locataires.
À propos de la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec
Née en 1993, la Fédération des locataires d’habitations à loyer modique du Québec (FLHLMQ) regroupe plus de 300 associations de locataires d’habitations à loyer modique et comités consultatifs de résidants et de résidantes répartis sur tout le territoire du Québec.