L’heure des résolutions (Exercice d’indépendance, épisode 8)

Date : 17 janvier 2016
| Chroniqueur.es : Evelyne Papillon
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Entre deux bouchées de dinde et une indigestion de bûche de Noël, j’ai eu le temps de réfléchir. Je sais que chaque année, on se dit qu’on fera mieux que la précédente et que finalement on ne fait pas grand-chose. Mais qui ne tente rien doit avoir une vie bien plate avec peu de surprises. La confiance en soi se bâtit à coup de défis que l’on s’inflige. Amenez-en des petites victoires !

1) D’abord, même si j’ai bien travaillé sur moi et que je suis maintenant une fille plus autonome qu’auparavant, 2016 ne se passera pas sans histoires de cœur ou de fesses. Fini, le régime affectif, je suis prête à rencontrer des messieurs de nouveau. Est-ce que mes critères se simplifieront parce que j’attendrai un peu moins d’un amoureux ? Est-ce que les changements apportés à ma vie me permettront d’attirer des hommes plus intéressants ? Il me tarde de le découvrir.

2) J’aimerais faire une plus grande place aux arts dans ma vie. Quand j’étais petite, tout le monde coloriait allègrement. C’était bien avant le scrapbooking et nos collages ne tenaient pas très bien, mais ils venaient du fin fond du cœur. Mon porte-crayon en boîte de conserve et bâtons de popsicle repeints avait tiré une larme à mes parents. À l’adolescence, n’importe qui pouvait se partir un groupe de rock ou une chorégraphie de hip-hop. Le spectacle de fin d’année révélait même les talents des plus timides d’entre nous. Se pourrait-il que j’aie oublié qu’on peut créer des choses et s’exprimer sans être dans la performance et l’excellence ? Revisiter un peu le concept de l’amusement, tiens.

3) Je rêve d’apprivoiser l’extérieur. Quitter les écrans lumineux qui incitent à l’insomnie pour aller voir les rayons du soleil qui ne demande que ça. Ou observer les étoiles en me rappelant que je suis toute petite dans l’univers. J’ai parfois l’impression qu’il y a un champ magnétique qui me retient à l’intérieur. Les bouquins m’absorbent, le sofa m’avale, les bottes mal rangées me font des croche-pieds. Pas facile de saluer Galarneau.

4) Apprendre à cuisiner est un mal nécessaire. Je ne pourrai pas toujours me nourrir de bols de céréales et de sandwichs. L’équilibre de vie passe aussi par ce qu’on se met dans le bedon. Peut-être que j’aurais moins honte d’inviter des amis à manger chez moi ? Les livres de recettes sont chers, mais Internet regorge d’idées. Je ne vais pas tomber dans l’enfer des émissions de cuisine à toute heure, mais peut-être que je pourrais suivre un cours dans une cuisine collective ou demander à une tante de m’enseigner les plats traditionnels.

5) J’adorerais combler mes besoins affectifs de base (aimer et être aimée) avec un animal de compagnie. En même temps, ça mettrait à l’épreuve mon sens des responsabilités. Je crois avoir dépassé le stade où mes parents devaient nourrir ma perruche à ma place, car j’étais trop dans la lune pour bien m’en occuper. Je me verrais bien avec un aquarium rempli de variétés de poissons multicolores. Ou alors avec un furet qui veut tout explorer, comme sa maîtresse. Dégriffer, opérer, ramasser la litière, dresser à coup de biscuits qui puent, je suis prête à tout en échange de quelques flatte-flatte.

6) Bon, ça fait un peu fille clichée de télésérie, mais j’aimerais bien changer ma garde-robe. On dirait que mes vêtements ne me ressemblent plus. Je n’ai pas des goûts de luxe, les friperies de la région feront très bien l’affaire. J’aimerais avoir davantage l’air de mon âge et qu’on me prenne au sérieux. Comprendre enfin ce qu’est ma palette, épurer mon style, limiter le noir qui me donne des airs de morte-vivante. Que le dehors reflète le dedans, une femme moins perdue dans son linge… et dans sa vie.

7) On ne s’en sort pas, il faudrait que je fasse plus d’exercice. Mais tous les sports m’insupportent. La bicyclette stationnaire me semble un moyen de tourner en rond accepté socialement. Je dois trouver un moyen de bouger. Je sais que la tête et le corps sont indissociables et je souhaite trouver un sport dans lequel je ne me sens pas trop maladroite et dévalorisée, minimalement.

Peut-être que je pourrais me donner pour défi d’accorder de l’attention à l’une de ces idées pendant un mois ou deux et constater si ça fait une différence positive dans mon quotidien. Je ne les prendrai pas comme des obligations, mais comme de belles expérimentations. C’est parti !

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