Il n’est pas toujours facile de déterminer l’âge exact des personnes. J’ai dû faire quelques recherches, poser des questions et, en désespoir de cause, y aller d’une estimation.
Âgisme me direz-vous ? Non, l’âge des personnes qui dirigent la Ville est une donnée qui a une valeur aux yeux de certains sinon de tous. À titre d’exemple, serait-il souhaitable qu’une jeune femme de 20 ans se présente à la mairie ? Elle en aurait le droit. Peut-être que oui, peut-être que non. Et un retraité de 70 ans ? De même.
Comme pour le racisme, le sexisme et autres intolérances, l’âgisme peut s’exprimer individuellement dans l’isoloir. La question est de savoir si ce choix peut s’étendre à toute une population.
Nos élu·es actuel·les d’abord
Selon mes estimations, les 43 candidat·es de 2021 avaient en moyenne 47 ans.
De façon surprenante, celles et ceux qui ont été élu·es avaient le même âge moyen.
L’âge des femmes élues allait de 30 à 59 ans. Les hommes, de 35 à 64.
On constate donc que personne au-delà de 64 ans n’a été élu même s’il y en avait six sur les rangs (toujours selon mes estimations). Et personne sous les 30 ans.
Là où la différence est significative, c’est quand on compare les personnes qui en étaient à leur premier mandat : 42 ans versus les « ancien·nes », 54 ans.
On peut supposer qu’au moins une partie de la population fait preuve d’âgisme : avant 30 ans, c’est trop jeune et après 64 (même avec de l’expérience, notais-je), trop âgé.
Et les candidat·es de novembre 2025 asteure
La moyenne des 49 candidatures actuelles est de 46,5 ans; les femmes 47; les hommes 46.
Donc rien de nouveau. En apparence. Là où ça se corse, c’est quand on regarde les chiffres des deux partis versus les « indépendant·es ». Âge moyen chez Sherbrooke citoyen, 36 ans; Vision action Sherbrooke, 46 ans; les « indépendant·es », 57 ans. Les sortants qui reviennent ont 50 ans et celles\celui qui ne reviennent pas, 52 ans.
Et si on applique bêtement « 30 ans, trop jeune, et 64 ans, trop vieux » ?
Sherbrooke citoyen perdrait environ cinq district (toujours selon l’estimation de l’âge que j’ai dû faire), Vision Action Sherbrooke en perdrait un et les « indépendant·es », trois. Bêtement !
Que faut-il retenir de tout ça ?
Le mandat qui s’achève a été (encore) marqué par les conflits, la divine chicane. Dire que c’est à cause de la présence d’un parti est un peu court comme raisonnement : parce que s’il y a toujours eu un parti depuis 2009 (Renouveau sherbrookois puis Sherbrooke citoyen), il y a toujours eu des indépendant·es aussi. Et il y avait de la chicane avant 2009, sans parti (officiellement).
Plus que les partis, je vois un conflit de générations. Les personnes élues de Sherbrooke citoyen sont toutes nées en 1975 ou après. Les indépendantes en 1975 ou avant.
En conclusion
L’âge n’est pas un facteur important pour moi. Je préfère une jeune personne qui aurait une bonne formation et/ou une expérience pertinente en gestion, en administration, en politique appliquée et/ou en économie plutôt qu’une plus vieille qui ne maitrise pas le Code Morin, l’analyse financière, les lois qui régissent le municipal et autres notions absolument nécessaires.
Surtout quand je vois des gens qui, après huit ans ou plus, ne savent pas la différence entre l’Office municipal d’habitation et un OSBL, entre un HLM, une coop et un AccèsLogis, entre une dissidence et un vote, etc. Ou qui ignore la signification de l’axiome « le Conseil municipal est souverain » qui permet de passer outre aux recommandations des fonctionnaires.
Nous venons d’avoir le Rapport financier au 31 décembre 2024. Les résultats sont excellents : les Ratios de la dette s’améliorent, l’Excédent de l’exercice atteint un niveau jamais même rêvé (116 M$), les « Réserves financières et fonds réservés » ont augmenté de 50 M$ en un an, etc. Ceci n’est pas dû au hasard : c’est le résultat d’une gestion serrée, pas des dissidences puériles de l’opposition.
J’y reviendrai. D’ici novembre. Promis.
