Un autre genre de cinéma

Date : 30 mai 2016
| Chroniqueur.es : Jean-Benoît Baron
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Au menu cet été dans les salles obscures? Du bon vieux réchauffé d’Hollywood. Des suites, des suites et encore des suites. Des entrées assurées pour venir renflouer les coffres de toutes ces productions avec des budgets qui dépassent l’entendement. Avec leur acharnement publicitaire, nous avons souvent cette impression que c’est tout ce que le cinéma du moment a à nous offrir.

Pourtant, il suffit de fouiller un peu pour trouver de petits bijoux. Loin de moi l’idée de bouder les géants du cinéma américain, je l’avoue, j’aime voir Capitaine América se faire aller le bouclier ou bien voir les mutants de la saga des X-Men sauver la terre (encore une fois), mais avouons-le, à part le divertissement que cela procure, ces histoires sont vite oubliées. Pourquoi donc ne pas se tourner vers un autre genre de cinéma, le cinéma dit indépendant?

Cinéma indépendant

Lorsqu’un film est produit en dehors des murs des grands studios et des budgets faramineux qui lui sont propres, nous parlons de cinéma indépendant. C’est au début des années 50 que va naître le cinéma indépendant aux États-Unis en même temps que les blockbusters hollywoodiens. Voulant offrir un autre genre cinématographique, une foulée de réalisateurs vont créer ce qu’on va appeler à l’époque le cinéma underground ou avant-gardiste. Sortant des sentiers battus, ce type de cinéma va se distinguer par son genre, ses budgets réduits, ses sujets traités et ses visages souvent inconnus du grand public.

Avec l’arrivée de la télévision, les gens délaissent de plus en plus le cinéma au profit du confort de leur salon et c’est alors que les grands studios décident de produire des blockbusters, des films spectacles à grand déploiement, pour tenter de ramener les gens en salles. En parallèle, le cinéma indépendant prend de plus en plus d’ampleur. Il faudra attendre jusqu’au début des années 80 pour connaître les premiers grands succès du cinéma indépendant, avec des réalisateurs de grands talents. Difficile à croire, mais le film Les tortues ninja, sorti en 1990, était pourtant un film indépendant qui récolta plus de 100 millions de dollars au box-office américain, devenant ainsi le film indépendant le plus rentable de tous les temps à ce moment.

Aujourd’hui, avec les moyens technologiques à leur disposition, les réalisateurs n’ont plus besoin de dépendre de qui ou de quoi que ce soit pour réaliser un film. L’arrivée du numérique aura permis de rivaliser avec la qualité du 35 mm et maintenant, les programmes de montage peuvent être facilement utilisés dans tout bon ordinateur de maison. Nous vivons un éclatement du cinéma indépendant. Francis Ford Coppola a dit en 2007: «Le cinéma est en train d’échapper aux institutions financières et c’est formidable. Vous n’avez plus à vous présenter d’humble façon devant les distributeurs en demandant»s’il vous plaît, pourriez-vous me laisser faire un film?».»

À voir cet été

Maintenant, voici quelques films indépendants que vous pourrez voir dans les cinémas cet été. Tout d’abord, le film Swiss army man, qui sortira le 24 juin, mettra en scène l’histoire d’Hank, un homme suicidaire, faisant la rencontre d’un cadavre, avec qui il se liera d’amitié. Ils partiront dans un voyage épique afin de retrouver leur foyer. Déprimant? Non, c’est une comédie dramatique, mettant en vedette Daniel Radcliffe (oui, oui, le Harry Potter lui-même) et Paul Dano. Vous n’en pouvez plus de Capitaine América? Allez voir Capitaine Fantastic, qui sortira le 8 juillet. Mettant en vedette Viggo Mortensen (oui, oui, le Aragorn lui-même), ce drame raconte l’histoire d’une famille coupée du monde qui devra apprendre à vivre dans notre réalité d’aujourd’hui, en passant de la forêt à la ville. Le 15 juillet, vous pourrez voir le nouveau Woody Allen, Cafe Society, une comédie dramatique se déroulant dans les années 30 et mettant en vedette Kristen Stewart (oui, oui, la Bella Swan elle-même) et Jesse Eisenberg. Le 26 août sortira le film Southside with you, un biopic mettant en vedette Parker Sawyers et Tika Sumpter, dans les rôles respectifs de Barack Obama et Michelle Robinson, racontant les débuts amoureux du futur couple présidentiel, à l’été 1989.

Pendant les canicules qui s’abattront sur nous cet été, pourquoi ne pas aller se rafraîchir devant un autre genre de cinéma?

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