Buffet critique de la librairie Appalaches

Date : 23 mars 2024
| Chroniqueur.es : La librairie des Appalaches
Catégories :

Lectures féministes

La Virevolte
Nancy Huston,
Acte Sud/Babel

Lin a une vie bien remplie, une petite famille (deux filles) parfaite et un mari Derek qu’elle croit aimer. Lin est aussi danseuse chorégraphe. L’équilibre est en place, dans un quotidien heureux. Et Lin semble épanouie dans son rôle de mère, épouse, amante. Mais pourtant… Quelque chose manque et elle sent l’essence de sa vie lui échapper. Un besoin de rupture s’impose à elle: elle prend alors la décision d’abandonner son confort, sa famille, pour se dévouer à la danse.

Publié en 1994, ce texte écrit dans une langue poétique se démarque par son propos radical. Certainement pas le livre le plus connu de Nancy Huston, femme de lettre et militante féministe, mais ce court roman reste une lecture marquante.

 

 


 

L’octopus et moi
Erin Hortle, 10-18

Une presqu’île en Tasmanie, une bande de terre qui sépare l’eau douce de l’océan. C’est là que Lucy se baigne souvent sous les lumières de la nuit. Elle y réfléchit à son destin, aux épreuves qu’elle a déjà affrontées et celles qui se dressent encore devant elle.

C’est qu’elle se remet d’un violent cancer du sein. Ceux-ci ont maintenant disparu. Sa santé est rétablie mais sa vie reste fêlée. Elle a un je-ne-sais-quoi à travailler, à changer pour sentir qu’elle est de nouveau en selle.

Cette presqu’île n’est pas peuplée que par les humains. De nombreuses espèces et créatures y vivent, tentent d’atteindre une certaine plénitude. Devant nous, leurs destins et celui de Lucy se croisent, de manière tantôt marquante, tantôt anodine.

Un très beau premier roman, crédible, original, nuancé

 

 


 

Adieu les crevettes
Charlotte Francoeur, Éditions du Noroît

La tendresse de la maternité mène parfois à une décision pleine de vulnérabilités, au deuil d’une perte inévitable. Et la liberté d’un tel choix est une souffrance strictement féminine. C’est ce qui est exploré dans Adieu les crevettes. On s’y réapproprie le corps de la femme dans toute la complexité que ça nécessite.

Une douceur reste mais ne s’intéresse
pas aux disparues ne veut rien savoir des crevettes de poussières des révolutions du ventre le deuil emplit mon corps me suffit presque

(Francoeur, 2023, p. 47)

Partagez :

facebook icontwitter iconfacebook icon