La solidarité internationale, faut que ça torche!

Date : 1 février 2013
| Chroniqueur.es : Fanie Lebrun
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À sa première visite en Haïti, le Ministre Fantino a été choqué par les déchets qui jonchaient les rues de Port-au-Prince, à un point tel qu’il a décidé de geler l’aide canadienne, la jugeant inefficace. C’est vrai que, lorsqu’on a 3 carottes à vendre au marché, notre priorité c’est d’avoir des rues propres! Même très propres, au cas où un ministre canadien passerait et serait assez bête pour couper les vivres parce que ce n’est pas top clean!

Devant les âneries du Ministre Fantino, on ne peut que se questionner sur le sens de la solidarité internationale. Avec 250 millions de dollars par année, Haïti ne se permet apparemment même pas d’être élégant. Après tout, on peut bien se permettre de critiquer, n’est-ce pas? On les connaît ses conditions de vie là, on a marché un mile dans ce genre de souliers, non?

Et, bien sûr, Don Cherry se qualifie aisément comme une sommité en matière de coopération internationale. Le clown de Hockey Night in Canada, a visé juste en se demandant pourquoi on envoie autant d’argent à Haïti alors que les Canadiens attendent jusqu’à 10 dans la salle d’attente des hôpitaux. Il se réjouit que les Canadiens puissent compter sur un « bon gars » doté du gros bon sens comme M. Fantino. De toute façon, ce n’est pas de notre faute, si l’Haïti a connu un séisme qui a tué 300 000 personnes et laissé 1, 5 millions de sans logement.

Réflexion faite, à la différence du M. Fantino, c’est non seulement de la propreté des rues qu’il faut s’indigner, mais de l’ensemble des conditions de vie auxquelles ils se sont habitués suite au pillage de leur ressource (la bauxite, qui sert à produire notre aluminium)!

Comme le mentionne Mme Jessica Faieta, directrice adjointe au Programme des Nations unies pour le développement, « toute personne qui vient en Haïti pour la première fois devrait normalement être choquée par l’ampleur des défis auquel ce pays fait face. Mais nous devons aussi prendre en contexte d’où le pays revient.» Entre autres, d’une épidémie de choléra et de 3 ouragans et tout cela depuis le séisme de 2010. Il est vrai que les modes de gestion gagneraient à être revus. Comme dirait Robert De Niro dans Ronin : « Quand il y a un doute, il n’y a pas de doute! » L’aide humanitaire est toujours mieux que rien. Si vous en doutez, faites des suggestions afin d’y remédier sans tout couper!

Mete tét ansam pou n mache pou ti pey i a
Soyons solidaires, marchons pour le petit pays!

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