Les élections et nous : chaque vote compte?

1 août 2008

S’il y a une chose dont nous ne devrions pas manquer cette année, ce sera d’élections. Élections municipales générales à l’automne 2009 ainsi que de possibles élections provinciales et/ou fédérales découlant de nos deux gouvernements minoritaires. Vu le désintérêt marqué de la jeunesse pour la politique partisane, il est important de voir au renouvellement de notre démocratie. Ce qui est sûr, c’est que notre mode de scrutin — le calcul électoral, si vous aimez mieux — a de graves difficultés d’apprentissage. Voici donc, selon notre analyse, son bulletin final.

Mathématiques 40 %

Notre mode de scrutin est basé sur une addition du nombre de députés élus dans chacune des circonscriptions (125 au total), et ce, indépendamment du pourcentage global obtenu par un parti sur le plan national. Un député peut donc avoir été élu avec un faible appui. Par exemple, le candidat du parti X a obtenu 31 % des votes, le parti Y, 28 %, le parti Z, 25 %, les autres partis 13 %, et puis 3 % de votes annulés. Le candidat du parti X remporte donc la victoire, même si 66 % des électeurs et des électrices ont voté pour un autre parti !

Histoire 30 %

En 1998, le Parti québécois (PQ) a remporté les élections avec 42,87 % des votes, tandis que le Parti libéral (PLQ) se retrouvait dans l’opposition tout en ayant récolté plus de votes que les péquistes avec 43,55 %. Mais voilà, le PQ a fait élire plus de 76 députés contre 48 pour le PLQ. Aux élections de 2003, l’Action démocratique du Québec (ADQ) a récolté plus de 18 % des votes en ne faisant élire que quatre députés sur 125 (3,2 % des sièges). Lors des dernières élections québécoises, Québec solidaire et le Parti vert ont récolté près de 8 % des votes (plus de 297 303) mais sans faire élire un seul député ! Depuis l’instauration de notre système électoral (il y a déjà plusieurs siècles), rares furent les élections qui s’avérèrent représenter vraiment la volonté des citoyennes et citoyens.

Éthique 15 %

L’assise de notre système de gouvernance actuel est le bipartisme, c’est-à-dire que le pouvoir politique est toujours partagé entre un parti élu et un parti d’opposition. Au Québec, nous parlons de « bleus » et de « rouges », et au Canada, de libéraux et de conservateurs, et ce, depuis très, très, très longtemps. Pourtant, notre société a constamment évolué, des idées politiques se sont raffermies (l’écologie par exemple) et des milliers de personnes de cultures différentes participent à la société.          La constitution de l’Assemblée nationale est bien loin de représenter ces réalités et encore moins la composition des équipes de ces partis. La proportionnelle
Une des façons de corriger cette situation est l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel. Ce mode de scrutin sert à choisir des députés principalement sur une base idéologique et politique, non sur une base strictement territoriale (comme la pratique actuelle). Avec un mode de scrutin proportionnel, si 8 % de la population vote pour un parti, il sera représenté par environ 8 % des député.es, même chose si c’est 15 % ou 40 % du vote. De plus, le mode de scrutin proportionnel pourrait avoir des effets positifs sur la représentation des femmes ainsi que des minorités ethnoculturelles à l’Assemblée nationale, et sur l’intérêt de la population face à la politique. Mais pour cela, il faut que la population demande réellement des changements.

Malgré des promesses répétées, le PLQ tarde à changer le mode de scrutin. Pourtant, la proportionnelle est une chance de donner un arrimage neuf entre la population et la politique. Par contre, la démocratie représentative n’est pas une fin en soi; elle est plutôt un moyen parmi d’autres pour changer la société et agir politiquement. Restent les médias, les associations, les manifestations, le bénévolat, l’éducation populaire, les arts, les modes de vie sains, les comités étudiants, les débats, la participation économique, les choix personnels, (…)

 

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