La marche de l’empereur

Date : 13 avril 2019
| Chroniqueur.es : Jean-Benoît Baron
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Eugène-François Vidocq est un personnage marquant dans l’imaginaire populaire et particulièrement en France. Les aventures de ce délinquant devenu policier, puis détective privé, ont été maintes fois dépeintes en littérature, en bande dessinée, à la télévision et au cinéma. C’est donc avec le film L’Empereur de Paris, que le réalisateur Jean-François Richet remet une fois de plus Vidocq au goût du jour.

C’est l’acteur Vincent Cassel qui porte cette fois-ci les chaussures du célèbre aventurier. Ce dernier, habitué de camper les personnages historiques (Gauguin, Otto Gross, Mesrine, Gilles de Rais) s’en tire très bien. L’acteur a subi une certaine transformation physique pour le rôle, il a en effet pris plus de quinze kilos afin d’incarner un Vidocq réaliste. Cassel a lui-même chorégraphié ses scènes de combats entre autres et s’est inspiré du systema, un art martial russe qui n’avait jamais été porté au cinéma auparavant.

Pour recréer un film d’époque de cette envergure, plusieurs éléments sont à considérer. En premier lieu, les décors. Pour ce faire, l’équipe du film a construit un immense décor extérieur sur une base aérienne pour recréer les rues d’un Paris du début du 19e siècle. Nous passons des rues sombres et sales de Paris, aux majestueux domaines de la haute société. Ces derniers sont d’ailleurs empreints d’une grande beauté. L’utilisation des images de synthèse aide également à la reconstitution des décors de l’époque.

En second, viennent les costumes. Que ce soit les acteurs principaux, secondaires ou même les figurants, tout y est dans les costumes et accessoires pour demeurer le plus fidèle à cette époque. Rien n’a été épargné dans les détails, allant des grandes robes de la bourgeoisie, au petit bouton sali du mendiant. Les textures, les matériaux d’époque, tout est présent. Il y a du contraste au niveau des couleurs des différents costumes également. Vidocq porte plusieurs tenues tout au long du film, elles sont toutes bien représentées, contrastant avec la haute couture que porte la baronne, par exemple. Une énorme équipe de coiffure/maquillage a également été mise en place, afin que tout le monde à l’écran puisse être rendu de façon réaliste, surtout en gros plans. Ajouts de faux favoris, de fausses barbes et de fausses moustaches ont également été utilisés. La figuration est donc aussi bien représentée que les rôles.

Enfin, le casting vient également ajouter à cette valeur de reconstitution. En dehors de Cassel, il y a Freya Mayor, jouant le rôle de Annette, la compagne de Vidocq. Elle est dotée d’une grande beauté, mais incarne également une force et un aplomb, pour partager la vie et la vision de Vidocq. Les femmes sont peu présentes dans ce récit, il y en a deux principales, la seconde c’est la baronne, jouée par Olga Kurylenko. Tout aussi jolie, elle incarne la grâce et la séduction. Fabrice Luchini, pour sa part, tient le rôle de Fouché, un personnage sans pitié. On retrouve également à l’écran Patrick Chesnais, Denis Ménochet, August Diehl et James Thiérée. La musique du film est aussi grandiose, avec ses orchestrations, elle vient élever le récit à un niveau épique.

L’empereur de Paris est un récit d’action et d’aventure, scénarisé de manière très classique, c’est-à-dire la genèse d’un héros, sa montée, jusqu’à l’affrontement final avec son Némésis. Le film perd donc de son originalité, venant se ranger au même niveau que les innombrables films de superhéros des dernières années, utilisant eux aussi cette même recette. Doté d’un budget de 22 000 000 d’euros, soit l’équivalent d’un peu plus de 33 000 000 $ canadiens, il prouve que le cinéma français peut rivaliser avec les méga-productions d’Hollywood. Encore faut-il proposer quelque chose qui se démarque de la recette américaine. Somme toute, le film saura plaire à un large public et pourra faire connaître ce personnage légendaire français, aux nouvelles générations.

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